Bilan d’incompétences
Elle me dit que le Pôle emploi c’est censé aider.
Aider les personnes à trouver du travail, à reprendre confiance, à sortir la tête de l’eau. C’est pour ça qu’ils sont payés.
Au lieu de ça, ils créent de la violence.
Le 39 49 est devenu payant. Alors qu’elle est presque toujours à découvert. Il faut attendre des plombes et en plus en fonction de l’interlocuteur, les avis sur sa situation divergent.
Quant aux offres, c’est bien quand on peut les consulter, quand il n’y a pas la queue, quand on sait se servir d’un ordinateur, quand l’imprimante est en bon état de marche.
Rien à ajouter.
Elle a écrit 15 lettres de motivation en 2 mois. Certaines que nous avons faites ensemble.
A des entreprises, à des boites d’intérims.
Pas de réponses.
Elle relance, pas de réponse.
Ca l’énerve.
Elle investit beaucoup d’argent dans sa recherche.
Elle est motivée. Elle ne cesse de répéter le mot magique « motivée ».
On fait quoi contre les chefs d’entreprises voyous, contre les secrétaires qui osent dire qu’elles n’ont pas que ça à faire ?
Je tempère mais je ne crois pas une seconde à ce que je suis en train de lui dire.
Je rappelle les entreprises, je rappelle ma fonction institutionnelle mais ils s’en fichent.
Qu’on n’ose plus dire que personne ne veut travailler dans ce pays.
Il arrive en France avec femme et enfant.
Il parle mal le français, se fait mal comprendre.
Pourtant il a des compétences, il sait travailler, mais il lui faut des cours de français.
Je lui annonce que sur notre bassin d’emploi, il y 48 places au trimestre et déjà plus de 200 dossiers en attente, à ce jour.
Avec un peu de chance nous aurons une place à la fin de l’année.
Quel merveilleux pays d’accueil que la France.
Sinon ? Je me force à continuer à y croire…