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Cloudy au pays des Nuages
Cloudy au pays des Nuages
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30 mars 2009

La semaine dernière

C’était une drôle de semaine....

D’abord les entretiens annuels d’évaluation avec mes 2 directions. Des entretiens vite préparés, avec une grille peu inspirante sous les yeux. Griffonnées à la va-vite, des impressions, sur l’année écoulée, mon accompagnement, mes projets, la structure. Je ne m’attendais à rien de particulier, sinon dérouler la grille, échanger sur quelques banalités, comme c’était le cas jusqu’alors. C’était sans compter sur leur sens de l’analyse, leur façon bien à elles de nous pousser dans nos retranchements pour faire ressortir ce qu’il y a à dire, à faire entendre.

Sans doute n’y-t-il que dans le social que ces échanges sont possibles. Des échanges à bâtons rompus sur le public, notre posture d’accompagnant. Car je me suis échappée de la grille, je n’ai pas coché les cases comme à l’accoutumée « acquis ou à acquérir ». Je n’ai évoqué que les sensations avec lesquelles je me suis débattue tout au long de l’année, mes difficultés à accompagner parfois et mes espoirs.

Ecouter, n’est pas une mince affaire… il me semble d’ailleurs que la partie la plus importante de mon travail n’est pas tant d’accompagner vers l’emploi mais plutôt de donner une légitimité. Ecouter la souffrance de ceux qui ne travaillent pas, qui souvent sont stigmatisés, dénigrés. Dans leurs familles, dans la société. Dire et redire qu’ils sont professionnels, certes en parenthèse mais avant tout professionnels, dire qu’ils ont le droit de souffrir, le droit de prendre des pauses aussi c’est reconnaître qui ils sont. C’est très certainement une constante dans mon quotidien de travail.

Et puis ma directrice à l’art de tirer le meilleur de l’autre et de passer (rapidement) sur les petits défauts, les éléments techniques à approfondir. Ainsi donc et avec un peu de chance, je serai en CDI en janvier.

6 années, moi aussi, à faire mes preuves…

C’était la semaine des rencontres.

Avec mon public d’abord. J’aime à l’appeler ainsi. Le possessif, rendre mien le parcours d’autres, m’approprier un peu de qui ils sont et là où ils vont. J’ai parfois avec certains personnes, des entretiens que je qualifie de « physiques ». J’en sors vannée tant ce qui s’est dit était intense et fort, tant les échanges engagent le corps, la voix, l’esprit. C’était en ce sens une semaine riche. D’imprévus, de surprises, de découvertes.

Des hommes qui pleurent, qui osent lâcher devant une femme, qui doucement s’essuient le coin de l’œil et s’excusent pudiquement.

Des femmes brillantes, qui n’ont fait carrière que pour plaire à un père ou une mère et qui n’osent pas aller au bout de leurs rêves, qui s’interdisent de vivre ce qui les habitent alors que le simple fait d’évoquer ces projets inavoués leur mettent des lumières et des étincelles dans les yeux.

Des personnes que l’on retrouve. Après une mission longue et qui reviennent changés, différents, enrichis d’expériences, plus sûrs d’eux, plus forts.

Avec Amie de travail ensuite. Partir avec elle, me la fait découvrir sous un autre angle, sous d’autres facettes, insoupçonnées, belles et déroutantes.

Ensemble nous avons cheminé dans les rues de Paris, eu des émotions fortes, découvert des artistes, partager des moments d’émotions en famille. Par son intermédiaire, je suis entrée dans un clan, une histoire, une façon de vivre à la marocaine qui m’étaient alors inconnus et qui m’ont fait du bien. J’ai redécouvert Paris. Je ne me lasse pas de découvrir cette ville, ses richesses. Chaque fois portée par mes visites précédentes, par les souvenirs tricotés avec des personnes qui me sont chères.

Cette fois, ce fut le Louvre, le musée de l’immigration, le Sacré Cœur, les jardins des plantes et du Luxembourg, le Panthéon, la rue Mouffetard, Barbès, la mosquée de Paris… Des quartiers, des monuments, des instants et des rencontres aussi. Un moment agréable et doux, dont il est encore difficile de revenir.

J’ai d’ailleurs failli rater mon train de retour (un signe)… ben foui, y a encore des résidus de Daisy Neptie en moi.

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Commentaires
C
@ Bliksem<br /> 6 ans oui, car les contractuels de la fonction publique signent 2 CDD de 3 ans avant de basculer en CDI. <br /> Je comprends à la longue le regard que tu portes sur les lieux. Mais je n'ai pas le même vécu que toi dans ces lieux, pas d'habitude. Je ne me suis pas sentie embêtée, à aucun moment à vrai dire.<br /> Pour le moment, je ne me lasse pas en tout cas :))
B
6ans à faire tes preuves avant un CDI?<br /> <br /> pour la rue mouffetard c'est là que vit une de mes amies et que j'ai passé trois étés à squatter, donc c'est vrai que je ne trouve plus beaucoup de dépaysement dans ce coin.<br /> <br /> sinon j'aime beaucoup les ballades parisiennes mais le sacré cœur je n'apprécie plus du tout, trop de camelots tous les mètres 50, entre les vendeurs de scoubidous insultants et les dessineux à la sauvette impolis, ça gâche le lieu.<br /> <br /> tu n'as pas été trop ennuyée?
C
@ Down Under<br /> Quelque chose de cet ordre là, certainement.<br /> C'est ce que je me suis fixé cet année comme terre à explorer dans la vie et dans l'écriture :)
D
Il me semble que tu as fait aussi bien un voyage physique que "mental"/"spirituel...<br /> un beau moment d'évasion
C
@ MADmoiselle<br /> Oui riche et inattendu, effectivement, ce ressourcement urbain :))
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