Faits d'hiver
Dans la mythologie japonaise, il faut se hâter de bien remplir le mois de janvier afin que l’année soit à son image, prospère et fructueuse sur tous les plans.
En janvier :
- j’ai renoué avec des amis que je n’avais pas vu depuis longtemps. Parce que lorsqu’il ne reste pas grand chose, l’amitié est un des piliers les plus solides qui soit.
- j’ai pratiqué plus régulièrement la méditation pour m’apaiser à l’intérieur et paraître plus sereine à l’extérieur (vaste chantier !)
- j’ai fréquenté théâtre et musées
- je me suis employée à parler vrai dans mon travail comme dans ma vie personnelle, en y laissant quelques plumes néanmoins. J’ai appris que la vérité fait mal. A celui qui l’énonce, à celui qui l’entend.
- j’ai perdu quelqu’un, d’une longue maladie comme on dit pudiquement, pour ne pas dire chienne de maladie le cancer.
- mon emploi du temps s’est vu transformer en course contre le temps. Pour accueillir des demandeurs d’emploi qui ne cessent de nous arriver.
En janvier :
- les armes faisaient rage à Gaza et en Palestine, dans une relative indifférence. J’ai perdu confiance, définitivement, en ces instances internationales, en ces politiques et intellectuels, toujours prompts à donner des avis mais pas à prendre les bonnes décisions pour protéger civils et enfants. En un mot comme en cent faire régner la paix ici et ailleurs.
- la politique sarkozyste a pris un tournant gravement autoritaire. Face à cette France que l’on laisse se déliter, j’ai vainement attendu que l’opposition s’exprime, mais il n’y a plus d’opposition en France. Il y a d’un côté Martine qui se fourre le doigt dans l’œil avec son « contre programme ». Un contre programme purement abscons et irréaliste. Et de l’autre côté, Ségolène qui parade aux States et ose affirmer que l’on s’est inspiré là bas de sa propre campagne, sans rire. Cette guerre des chefaillones me fait honte. Toutes deux discréditent la place des femmes en politique, et plus encore le statut de l’opposition, ou ce qu’il en reste. Sont ils si méprisants, à tel point éloignés des réalités ces politiques, pour ne pas entendre la voix des français qui souffrent de plus en plus dans leur quotidien.
- j’étais devant ma TV lorsque Barack Obama a prêté serment devant des milliers d’Américains. Je me suis mise à espérer. Espérer à un monde meilleur. Je lui souhaite aujourd’hui d’avoir les épaules assez solides pour prendre les bonnes décisions et souffler sur le monde un vent durable d’espoir, de renouveau, de croissance.
- j’ai écouté ces responsables de banque renoncer difficilement et sans en rougir à leurs bonus annuels, en ces temps perturbés, dans le même temps qu’ils obtenaient une aide substantielle de l’Etat pour maintenir à flot leurs machines à faire du fric.
- abasourdie, j’ai contemplé dans l’hémicycle des députés qui refusaient de siéger. Des élus que j’ai ELU, pour lesquels je PAYE, qui ont un salaire 2 à 3 fois plus élevé que le mien mais qui se LEVENT et laissent leurs chaises vident alors même qu’ils devraient se BATTRE contre une politique inique qui ne cesse de creuser les différences dans ce pays.
Voilà à quoi ressemble ce mois de janvier…