L'impossibilité du Il ?
J’ai lu tes mots, parfois relus et quelques fois même écoutés.
Des mots doux, des mots ronds, sucrés, des poésies.
Des mots garnis, des mots pour se sentir belle, intéressante, des mots pour être.
Et je me suis mise à espérer.
Espérer quoi ?
Je ne sais pas, ou plutôt si. La rencontre avec le réel. Avec l’au delà de tes mots.
Un visage, une voix, une odeur, une démarche, une posture. Peut être même la main sur la nuque…
Pourtant, il me semble qu’il n’y a rien à espérer dans la distance, dans le virtuel, l’intouchable, l’impalpable.
On se fait des histoires, on coud, on construit des scénarios et on démonte pas mal aussi. Non pas « on », plutôt je.
Je me suis surprise à apprécier ce que nos échanges produisaient. De ci de là, par petites touches.
Et puis ?
L’impression justifiée ou pas que le jeu n’est pas égalitaire. La raison qui s’en mêle.
Des échanges qui échappent, des mots qui ne sonnent plus aussi doux, qui éveillent des sentiments désordonnés, une forme de rage. Celle de l’intime. Du plus intime. Mon intime protégé puis dévoilé.
J’ai attendu impatiemment, exigé, je me suis rétractée, j’ai demandé et me suis désespérée.
Je finis par en être peinée un peu. Parce qu’il me faut déconstruire mes illusions, pour en arriver au constat, qu’encore une fois, cet Il ne s’atteindra pas.