Thirtysomething
Quelle est bonne cette sensation.
Celle de la plénitude totale et entière.
Il n’y a guère que la montagne qui me procure ce type de sentiments aujourd’hui. Ceux du calme intérieur, de l’apaisement.
Je me trouve en ce moment dans la peau d’une grande adolescente.
En période de révolution, de besoin de changements multiples. Me traînant avec une plaie béante ouverte aux 4 vents.
Tout m’atteint, m’énerve, m’attriste ou au contraire me transporte dans des mouvements de joies folles.
Je dors peu, je me sens comme une équilibriste qui doit tenir bon gré mal gré sur le fil. Je déploie une énergie démesurée pour tenir, rassurer ceux qui sont spectateurs de ce spectacle intérieur mais aussi extérieur.
J’ai rarement connu de ce type d’emportements.
J’ai de vagues souvenirs d’adolescence, cette période charnière où tout semble se jouer, où l’on peut dire qu’il y aura un avant et un après. Rien qui ne se rapporte à ces bouleversements internes. J’étais sage, consensuelle, jamais un mot plus haut que l’autre, tranquille dans mon coin. Pas de vagues, bien au contraire. Un îlot sûr et rassurant, tant pour mes parents, que pour mes amis de l’époque.
Peut être que c’est là, maintenant. A trente ans et des poussières…
Peut être qu’il faut le vivre, sous peine de m’éteindre définitivement et ne pas le prendre ce fameux virage, celui qui fait grandir, devenir Autre.
Pour moi, il est douloureux. Je m’oppose à (presque) tout, je suis violente verbalement, j’envoie tout le monde balader, il me semble même que je pourrais en venir aux mains dans certaines circonstances.
Je me montre impatiente, parfois même vaguement intolérante.
Enfin, j’apprends le non. Et ça surprend. Dans ce grand élan, je ne fais pas de quartier. Pas plus dans ma sphère professionnelle que personnelle. Tout le monde en prend pour son grade. J’arrose à grandes eaux.
Dans cette période trouble, il y a pourtant quelques « résistants » pour m’accompagner. Pour ne pas tenir compte de tout cela, pour observer avec une certaine bienveillance, pour me dire « on est là ».
Si seulement vous saviez à quel point il est rassurant de vous savoir là…