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Cloudy au pays des Nuages
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13 février 2008

L'univers du dedans et celui du dehors

J’étais super contente de l'invitation à cette journée, comme une enfant qui va découvrir quelque chose de nouveau.

J’avais envie de participer à ça.

D’abord parce que j’ai un respect infini et énorme pour mon amie et puis je trouve son travail tellement riche et fort de convictions.

Nous voilà, parties. Guillerettes, impatientes, curieuses.

D’aucuns penseront que c’est du voyeurisme. Moi j’y ai vu une façon d’ouvrir mon champ professionnel : de réflexion, de manière d’aborder le travail en atelier, de collaboration.

Et on arrive.

Je ne suis pas très impressionnée d’abord.

Il faut laisser sa carte d’identité, rien que de très normal au fond.

Puis je vois entrer une maman, que je pense être la femme d’un détenu. Elle entre avec son enfant. Et je me dis que c’est une bien drôle ballade du mercredi.

Aller en prison, visiter Papa.

C’est à notre tour d’entrer.

C’est gris, il y a des barbelés, des grilles aux fenêtres, c’est lourd. Je vais visiter l'atelier d'une prison.

J’ai l’impression qu’en entrant quelque chose s’est abattu sur mes épaules. Il y a incontestablement "le  dedans et le dehors ".

Il y a ma liberté et la prison. Comme c’est drôle d’entrer dans cet univers. Je me suis fait bien des réflexions sur le milieu pénitentiaires, j’avais bien des représentations, quelques feuilletons pour y aider il est vrai...

Des gens travaillent là, des volontaires, des personnes qui ont choisi. Détenus, encadrants, pour vivre une aventure, celle du travail et celle du pari de la confiance.

J’ai vu un collectif de travail évoluer dans une certaine sérénité, un calme relatif, même s’il y a des moments qui sont « durs » nous a-t-on dit.

Des personnes dont je ne sais rien, et dont je ne veux surtout rien savoir. Sinon qu’elles travaillent.

Certains prévenus sont heureux de pouvoir parler des tâches minutieuses qu’ils ont à réaliser. Ils le font bien, ils le font de là où ils sont, avec humilité.

Et bien sûr, en sortant, le flot de questions habituelles qui me taraudent… Il y a tant à faire dans le « social ». Si on se posait moins de questions, si on agissait vraiment, concrètement parfois. Ce serait mieux. La preuve.

Puis nous allons visiter l’atelier d'une EI.

J’allais dire un atelier comme on trouve dans de grandes entreprises. Ces dernières semaines j’ai eu la chance d’en visiter plusieurs, il y a des tâches et des montages de pièces, des postures, qui me semblent familiers. Sinon que le public et l’équipe sont différents. Autant de données, qui changent toutes les données…

Elle me semble soudée cette équipe, unie par les mêmes valeurs. Forte. J’ai éprouvé une pointe de quelque chose. Peut être de la jalousie, je n’en sais rien mais quelque chose de fort, assurément.

Je me sens parfois si isolée dans ma pratique, éloignée des autres professionnels. Et chaque fois, vous revoir chers amis, me procure un bien être immense. Celui qui me fait dire que je ne me suis pas trompée dans mon choix professionnel, qu’il y en a d’autres qui portent des valeurs qui sont proches des miennes. Et ça me fait du bien et ça me redonne la pêche.... La foi est là, encore intacte.

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Commentaires
C
> Peebee<br /> Ca n'est pas rien cette démarche en effet. Il faut être sûr et bien avec soi, tu as raison.<br /> Car il se joue beaucoup içi.<br /> La démarche est honorable et belle mais elle doit être "encadrée", je pense.
P
Il y a longtemps, je me demandais quelle action je pourrais avoir dans le milieu associatif, et le rôle de visiteur de prison m'avait intéressé. Le problème c'est qu'avant d'aller aider ceux qui en ont le plus besoin, il faut que je me stabilise moi...
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