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Cloudy au pays des Nuages
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27 mai 2007

Douce jeunesse

Une double tentative de suicide dans un collège et l’on s’offusque. Oh à juste titre, certes, mais un peu tard peut être ?

La jeunesse va mal. Son mal être, ses difficultés nous arrivent en pleine face et cela dérange. Comme c’est drôle…

Oui c’est drôle, car nous avons suffisamment de moyens aujourd’hui à notre disposition pour mesurer à quels poins les jeunes sont effectivement une partie de la société peu à peu oubliée.

Il faut lire différents rapports notamment de la Défenseure des enfants, il faut prendre connaissance des comptes rendus de lieux d’accueil pour adolescents. Il faut mesurer les résultats de l’Education Nationale en matière de prévention des risques.

Savoir combien d’infirmières scolaires, employées sur 3 ou 4 établissements sont amenées à recevoir de jeunes qui « vont mal ». Pilules du lendemain, déprimes, petites dépression, conditions de santé précaires et aussi absentéisme… Pour se rendre compte, pour prendre pleinement conscience de l’ampleur des dégâts. Oui, les jeunes fument, cigarettes, shit, ils boivent, ont un activité sexuelle parfois avec de multiples partenaires, ont des conduites à risques, se suicident.

Ce n’est malheureusement pas très nouveau. Alors peut être faut-il voir dans ce regain d’intérêt pour la jeunesse suite à ce double suicide, un espoir. L’espoir qu’enfin les choses seront prises avec sérieux, traitées avec les moyens qu’il faut.

Je me sens sensibilisée. Probablement parque j’ai travaillé avec es jeunes, dans des quartiers dits en difficultés, probablement parce que ces éléments là j’y ai été confrontée d’une certaine manière. Des jeunes de 15 ans qui arrivent défoncés en cours, après avoir pris différentes substances, des filles qui se donnent à plusieurs garçons dans des lieux plus que douteux, d’autres encore qui n’ont comme seule expression que la violence. Des mots et des gestes.

Ne nous leurrons pas. Cette réalité là existe et depuis bien longtemps. A 15 ans, nous fumions et buvions (raisonnablement) dans nos petites soirées, pas tous les weeks-ends, une ou deux fois par mois seulement.

On flirtait, on se contentait de sortir avec un ou deux garçons. Certaines d’entre nous avaient déjà vécu des avortements mais c’était très à la marge, le sexe nous intéressait évidemment, il était un sujet de conversation récurrent mais bien loin de la façon dont il est vécu aujourd’hui et dans la majorité des cas. Avec une certaine naïveté, une sorte de candeur. Notre film porno référence, c’était 37°2 avec Béatrice Dalle et pas toute cette daube qui passe ou pas sous le manteau et qu’on regarde en groupe le mercredi après midi…

Affligeant. On feint aujourd’hui de découvrir la vérité.. On globalise. On parle de la jeunesse comme des « Rmistes », on les mets tous dans le même panier, sans plus de discernement que ça. Je suis abasourdie par tant d’hypocrisie. Car qu’avons nous fait, nous adultes ? Comment nous impliquons nous auprès de nos jeunes, quels messages leur faisons nous passer ?

Je me demande. Qu’en est-il des pouvoirs publics qui répriment, plus qu’ils n’anticipent ou réfléchissent à de la prévention, de certains éducateurs laxistes et des parents démissionnaires. Mon discours est facile. Evidemment, puisque je n’ai pas d’enfants.

Mais peut être qu’il est tant de la regarder en face cette réalité…

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