Team Spirit
Nous ne nous sommes pas choisis.
Nous sommes tous issus de secteurs divers comme l’économie du sport, le commerce, l’intérim, la gestion des ressources humaines, l’éducation. Au quotidien nous composons ensemble, chacun apportant son histoire, son expérience, ses compétences.
Nous faisons le même travail, réfléchissons à des thématiques, suivons les mêmes formations, participons ensemble à des séminaires, créons des outils, partageons la même philosophie.
Ensemble nous avons affronté le pire que sont la violence et la folie de certains publics, la mort de certains de nos collègues, les coups durs des uns et des autres, l’accompagnement de personnes en détresse.
Mais le meilleur aussi, comme les réussites de placement, les situations inespérées finalement débloquées, des unions et / ou des naissances célébrées au sein de l’équipe, les petits instants charmants du quotidien.
Depuis quelques mois, nous ne nous croisons plus qu’en réunion d’équipe, entre deux portes, en réunions plus larges, ou au déjeuner lieu où l’on s’interdit de parler travail. Nous ne communiquons plus, sinon autour d’ordres du jour, le dossier « truc » ou « bidule » et en avalant vite fait des repas inconsistants.
En ce moment, je ne rêve que d’une chose, me poser autour d’un thé brûlant et parler. De tout et de rien.
Du temps qui passe comme de l’évolution de mon métier, du cas X qui me casse les pieds ou de la machine à café qui produit un imbuvable jus de chaussette. Au lieu de cela, comme mes collègues, je « vis » retranchée dans mon bureau, avec le sentiment parfois d’être bien seule à gérer mon quotidien et isolée dans l’accompagnement de mes publics.
Vivement Noël, son repas, ses chocolats… Peut être que nos cadres auront prévus entre deux discours inintéressants sur « la politique » à suivre, un temps pour se retrouver, un temps de cohésion, qui veut tout dire et rien dire.