Fly away
Je laisse s’égrener le temps, tranquillement.
J’ai mis loin, à distance et je tente de ne penser à rien. Ni à ces dernières semaines, aux griffures du quotidien, aux déceptions, ni à mes suivis, ni à mes collègues.
Pour la première fois, je n’éprouve pas de remords à ne pas travailler. Et c’est bon.
Pour une semaine encore, je vais laisser les secondes s’étirer.
J’ai prévu de ne rien faire sinon me reposer, profiter de ces moments offerts.
Je suis néanmoins des rituels.
La balade du matin, à la fraîche, avant que le monde ne soit encore levé.
Les instants d’écriture lorsque je rentre.
Puis je m’occupe de la maison. Je tri, je range, je classe, je jette.
Enfin, j’ai réglé toutes ces choses laissées en suspens ces derniers mois.
Ranger pour ordonner mes idées, pour gagner un peu en sérénité.
L’après midi, séance lecture, à l’abri sous les arbres. Je tente de faire diminuer l’étagère «livres en attente ».
Je récolte de tout cela, de ces instants de calme et de tranquillité, un petit bonheur tout intérieur, que je savoure.
Ca tape toujours autant dans la poitrine et ça tangue parfois. Comme le signe qu’il me reste des résidus de quelque chose. Tout n’est pas réglé.
A tel point que hier, j’ai eu l’envie de monter chercher ma lourde valise, d’y mettre quelques petites choses et fuir.
Oui fuir.
Me soustraire à ce tout trop pesant.
Partir, oublier, m’effacer.
Loin.
Pour dissiper le smog intérieur.
Mais, je ne vais pas me dévoyer.
Adulte, on ne soustrait pas à ses responsabilités.
On les affronte, debout.
Alors tout doucement, je me relève pour y retourner et continuer à tenir la barre, je le souhaite, bien droite pour tracer la route.
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