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Cloudy au pays des Nuages
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25 avril 2010

Talk Talk

J’étais une enfant bavarde.

Mes bavardages étaient savamment entretenus par une personne qui a fait de moi l’unique objet de sa préoccupation, une seconde maman qui m’a élevée comme sa propre enfant, et qui grâce à moi je crois à pu s’extraire de son quotidien de femme étrangère et expatriée.

J’étais son « objet » d’intégration, une raison de vivre.

Puis, j’ai vécu un moment traumatique qui m’a fait glisser vers un autre monde : l’entrée à l’école. J’ai basculé d’un statut d’enfant unique choyée dans un univers d’adultes, de petite copine d’un cercle très réduits d’enfants de quartier dans la jungle annihilante qu’est l’école.

Parallèlement, je suis revenue vivre dans le clan familial et alors j’ai appris à me taire par commodité.

Pour m’effacer.

Depuis lors, je n’aime pas parler. Je n’ai plus aimé.

J’écoute, je tente de le faire au mieux (comme j'ai appris dans mon métier), je me concentre pour ne rien trahir, dénaturer, interpréter, pour respecter la parole et la pensée de mon interlocuteur.

Je considère avec une sorte de religiosité que la parole est précieuse et qu’il bon de l’utiliser à bon escient.

Mais à force de pratiquer la retenue, ou la catharsis par l’écrit, je me rends compte à quel point plus rien ne sort. Les sentiments sont captifs quelque part dans un tréfonds insoupçonné.

Le passage est bloqué. La parole ne demande qu’à être dégagée mais souvent lorsque les mots arrivent enfin, lorsqu’ils prennent la forme tant désirée, ils sont fades, dénués de sens, infidèles à ma pensée.

Je hais ce filtre qui fait barrage.

Pourtant j’aurais tant à dire, tant à célébrer, tant à partager et à libérer.

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Commentaires
C
@ Gicerilla<br /> Le dire précisement, justement. Tout un travail, vous avez raison. Essentiel, salvateur. J'apprends, je suis en cours d'apprentissage, pas facile de trouver ces mots là...
G
Ah mais le silence s'il est souhaitable parfois, est nuisible trop souvent car il y a du reniement de soi dans ce silence-là. Il y a même de la violence car se taire quand il s'agit de taire ce que l'on est et que l'on veut crier c'est se faire violence. Je fais l'exercice périlleux de ne plus me taire, en équilibre sur un fil toujours. Peur de blesser l'autre, peur de me blesser moi. Alors j'avance lentement, précautionneusement mais j'avance en l'ouvrant. Rien d'autre ne remplace le dit, le bien dit, le dit précisément et tant pis si les autres ne peuvent le supporter c'est qu'ils sont sur eux trop centrés.
C
@ Karleman<br /> J'ai connu mieux en effet ;)<br /> Je crois qu'il faut flirter avec ses démons parfois pour les anéantir complètement. Et ainsi grandir et avancer. Je m'y emploie (durement !).<br /> Belle soirée à toi<br /> @ Anouchka<br /> Je n'ai pas peur de dire ce que je pense. Je ne sais pas très bien dire les choses, je ne dis pas parfois de peur de n'être pas bien entendue. Ce qui là encore est un tort. Car au fond, on n'a jamais rien à perdre. Pas même l'amour des autres, car pour moi l'amour est inconditionnel.<br /> :))<br /> @ Aude<br /> Oui de l'entrainement, ou plutot pour ce qui me concerne un commencement :))
A
Tu arrives à t'exprimer à l'écrit et c'est déjà bien. Pour le reste, c'est comme tout je crois, faut de l'entrainement. Ça ne revient pas tout de suite.
A
Même si nos histoires divergent, j'ai peur souvent de dire ce que je pense ou je ressens, peur de ne plus être aimée ou d'être rejetée..........<br /> Il faut que tu trouves une manière d'extérioriser tes émotions je pense<br /> Gros bisous doux à toi
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