Vivance
La plaquette trône en bonne place sur mon bureau depuis plusieurs jours.
Elle me nargue, la pernicieuse.
Le fond est vert et bleu.
Au premier plan, deux personnes se tiennent par la main.
Le titre « Qui j’ose aimer ?», au milieu, en grands caractères.
Un drôle de titre qui a immédiatement attiré mon œil.
Il m’a semblé que j’aurais beaucoup à dire sur ce thème.
Et puis quel défi : participer à un concours de nouvelles sur l’amour.
Plusieurs soirs, je me suis plantée devant mon ordinateur, attendant que l’inspiration arrive, puis faute de production vraiment convaincante, je me suis tournée vers la page blanche, avec mon stylo préféré.
Mais rien. Rien n’est venu, rien ne vient d’ailleurs.
Pourtant, oui il y a un pourtant, pour la première fois depuis des années, cette absence d’écriture jusque là si absolument nécessaire à mon quotidien, n’est pas vécue comme une souffrance, une déchirure.
Je peux vivre sans écrire.
C’est une affirmation, une surprise.
Je n’ai plus ce besoin physique et impérieux d’approcher mon clavier.
Je me contente de vivre. Il y avait longtemps…
Je garde pour moi et en moi chacun des instants de ce mois de juillet qui m’ont remplie de bonheur. Des instants de soleil avec du sucre dessus. Des moments de partage, de fous rires, d’amitié, de rencontres, de « trop bon ».
J’attends désormais les vacances avec une impatience non dissimulée.
Ma valise est posée dans un coin, ma liste est posée dessus afin de ne rien oublier de mes affaires de vacances : guide touristique, fringues légères, appareil photo, affaires de fille, LE maillot de bain qu’il va bien falloir utiliser un jour où l’autre (ben foui), petit calepin pour la prise de notes (on ne sait jamais)…
C’est L’Italie qui m’attend, puis le sud.
Je m’en réjouis à l’avance.
Il ferait presque beau à l’intérieur, les nuages se sont dissipés, quoique je reste toujours sur mes gardes, à l’affût d’un avis de tempête. Cette vieille habitude sans doute, ferrée au corps et à l’esprit, de se dire que lorsque c’est trop beau, décemment, ça n’est pas normal, illégitime.
Juillet est le mois de la vivance retrouvée pour moi et j’espère la faire durer…