Blancs et rouges
C’est une histoire vulgaire.
Une histoire de globules.
Je n’y connais rien en globules, je ne sais pas où ça se situe, à quoi ça sert, ni même à quoi ça peut ressembler.
La seule chose que j’ai comprise c’est qu’ils ont la délicatesse d’avoir des couleurs différentes. Pour qu'on distingue les bons des mauvais. C’est pas con le globule finalement...
Bref, elle n’en a pas assez.
La première série d’analyses est mauvaise, nous sommes en attente de la deuxième.
Celle qui laisse des bleus sur les bras comme si elle avait été cognée tant sa peau est fine et marque.
Alors on attend.
Le problème avec l’attente, c’est le film que l’on se fait.
Car dans la famille, certaines histoires se sont mal terminées à cause des globules, des putains de globules à la mauvaise couleur.
Je regarde ma mère comme une enfant. Je la couve des yeux, je l’enveloppe.
Et je tente de ménager cette attente. De cacher tout cela sous du sourire, sous de la tendresse.
Car ce pire là, je ne suis pas certaine que nous puissions l’affronter…