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Cloudy au pays des Nuages
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14 novembre 2008

J’écrirai des lettres

Sur une douce musique, avec ma plus belle plume, sur un papier élégant, un papier qui traverse le temps

Des lettres pour dire, avant qu’il ne soit trop tard…

J’écrirai des lettes incendiaires sur un papier rouge inflammable. Pour me débarrasser de mes souffrances, de mes colères. Dans un premier temps, j’écrirai à mon père. Ce père fantôme, ce père silencieux. Je lui demanderai pourquoi. Pourquoi l’absence, pourquoi l’indifférence, pourquoi si peu de gestes, si peu de mots. Je lui crierai l’absence, le manque. Et puis les reproches, ceux d’avoir fait de moi cette enfant dans l’attente de la reconnaissance de son père, cette femme dans l’attente d’un amour peut être absolu…

Ensuite j’attaquerai avec des mots fielleux. Pour faire mal, pour atteindre, pour régler mes comptes. Ils s’adresseront à ma grand mère. Et je garderai pour moi, le secret espoir que ces mots seront assez violents, pour la tuer un peu.

Il y aura des lettres douces. Pour déclamer de l’amour, de l’amitié.

La lettre d’amitié sera pour lui. Parce que chaque jour je le découvre un peu plus. Une personne si lumineuse, qui donne autant, est un cadeau. Il m’apaise, sa présence me fait du bien. Il a cette capacité d’écoute, d’empathie que je trouve assez rare chez un homme. Il me fait rire, infiniment et j’aime sa façon de prendre soin de moi. Pour tout ça, je lui écrirais que la rencontre avec lui est une belle surprise et que l’aventure, je le souhaite, ne s’arrêtera pas là. Elle sera une lettre solaire, à son image. Une lettre pour rire, une lettre pour partager.

Je remercierai ensuite.

3 personnes en particulier. 2 enseignantes de lettres. Deux femmes inspirées, passionnées, habitées qui m’ont fait découvrir la littérature avec un grand L. Grâce à elles, j’ai rencontré Duras, Sartre, Hemingway, des musiques écrites. De vrais chocs affectifs, des émotions fortes, inoubliables que je garde serrés là bien fort. De l’ineffable, qui vous accompagne sur le chemin, vous rend plus fort, plus beau, plus grand. Sur des feuilles doubles à gros carreaux.

Je remercierai aussi cet homme que j’ai connu lors de ma recherche d’emploi. Un collègue à présent. Une personne qui, lorsque j’étais au plus bas, lorsque je n’y croyais plus a su trouver les mots. Pour me redonner confiance, pour me secouer, pour remonter la pente et me pousser à croire en mon projet. J’ai rêvé être lui. Cette personne capable d’insuffler le meilleur pour transcender l’autre. Aujourd’hui, bien sûr, il n’est pas un collègue comme les autres. Je le regarde avec déférence et je garde entre nous, une distance respectueuse. Je lui écrirai sur une carte postale représentant le grand nord…

Sur un papier à en-tête, je m’indignerai.

Pour s’indigner, quoi de mieux que d’interpeller les « grands » de ce monde. J’ai déjà écrit à Nicolito. Cette fois, peut être, j’adresserai une longue missive à Carla. Je lui parlerai de mon coeur. Qui a toujours penché à gauche. Pas la gauche caviar. La gauche d’en bas, la gauche de terrain. Je lui dresserais le portrait de 2 ou 3 personnes du peuple. Celles qui se lèvent le matin pour des clopinettes et qui doivent dormir dans leur voiture. Je lui parlerais de quelques mères de famille, qui élèvent seules leurs enfants au prix de nombreux sacrifices. Quoi encore ? Mais tant et tant de choses !!! Illettrisme, sans papiers, réfugiés, violences conjugales, maladies psychiques… Et je l’inviterai à venir voir tout ça de plus près.

Pour renouer. Avec une personne en particulier. Parce que nos conversations téléphoniques du vendredi soir me manquent infiniment. Des blablatages pour prendre du recul, relâcher la pression, se moquer, espérer, construire ou tout démonter. Parce que ces échanges m’étaient précieux, parce que cette absence là, laisse un vide béant. Grâce au sms peut être.

Pour déposer. Un vœu.

Sur un petit papier bleu, un papier d’espoir, un papier de chimère, que je laisserai s’envoler…

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Commentaires
C
> Down Under<br /> Ce qui compte, c'est le bon moment pour soi. Quant aux mots, lorsqu'il sera temps, ils sortiront tout seul:))
D
Ton message me touche profondement. <br /> Il me fait réfléchir aussi. <br /> Ecrire, comme une exutoire...trouver les mots justes me parait encore trop difficile<br /> Demain, peut etre.
C
>MADmoiselle<br /> Oui ça fait du bien.<br /> Je en sais pas quand je trouverai le courage, mais je le ferai !
M
Ça fait du bien parfois de tout dire... écrire :)
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