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Cloudy au pays des Nuages
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17 février 2008

L'époque de la fanitude

J’ai avec mes livres une relation que je qualifierai parfois de charnelle. Ils sont les témoins heureux ou malheureux d’épisodes de ma vie.

Ils sont des objets posés là comme autant de témoignages d’amour ou d’amitié. Ceux que je garde ont une histoire entremêlés à la mienne. Je nourris pour certains auteurs, une admiration sans borne, ils ont été des compagnons de vie. Difficile de me séparer des Duras, Sartre, Ajar/Gary, Rilke…

Je n’ai jamais été fan d’auteurs pour autant, plutôt une « fétichiste » de certains d’entre eux. Si je peux m’exprimer ainsi.

Avec la musique, c’est un peu différente et pourtant… Chez moi, on écoutait Brel, Ferrat, Ferré, Le Forestier, Barbara, Joan Baez. Du « classique », du à textes du pas très gai, il faut le dire. J’ai en mémoire des souvenirs d’enfance très précis rattachés à des chansons que nous écoutions les jours de « pas d’école », avec ma mère. Des moments bons et beaux pour moi puisque c’étaient les seuls moments dans la semaine ou nous nous retrouvions seules elle et moi.

Mes parents m’ont naturellement emmenée vers des chanteurs qui correspondaient pour eux à du à texte. Ce sont eux qui m’ont offert les disques de Balavoine et de Goldman, que j’ai écouté vers les 10-11 ans. Mes chanteurs préférés de l’époque, sans nul doute. Je recopiais les paroles des chansons, il y avait des posters sur les murs, des images soigneusement découpées dans les journaux d’ados sur mes journaux intimes. Je ne les ai jamais vu en concert, d’abord parce qu’à cette époque mes parents n’auraient pas pu m’y emmener et ensuite parce que je ne le souhaitais pas vraiment, ne souhaitant pas abîmer cette image d’eux. J’écoutais seule à la maison et cela me suffisait.

Et puis Balavoine est mort, et là gros choc dans mon univers de fan. Je crois que pour moi à cette époque il était totalement impensable que des hommes de cette envergure, qui avaient une telle foi, puissent mourir. Un chanteur ça ne meurt pas…

Au collège, je suis devenue une fan absolue de Madonna. Si. Un truc énorme (qui a fait le désespoir de mes parents, je dois bien le dire). Mon argent de poche lui était totalement dédié. Albums, magazines, tee shirt, vernis à ongle, bracelets en plastiques noirs et … (attention révélation….) crucifix. Oui bon, hein, on n’a qu’une fois 13 ans dans sa vie… Cette fanitude correspond aussi à ma crise mystique, forcément. Je suis incollable sur la vie de Madonna à cette époque. Il y a peu, j’ai jeté tout ce que j’avais gardé. 2 cartons plein d’elle. Rigolo. Je me suis replongée dans cette époque, sans nostalgie. Je pense et je le dis sans rire, que cela m’a aidé à me construire un peu. Oui vraiment. Madonna m’a donné du courage. Elle m’a fait croire que lorsque l’on veut certaines choses et pour peu que l’on se donne les moyens, alors ce peut être possible (heu c'est pas grave doc ?).

Au lycée, il y a eu 3 gros chocs, que je vous livre dans l’ordre :

- The Cure (Roooooooobert !!!!!!)

- Noir Désir (« Aux sombres héros de l’ameeeeeeer »)

- The Red Hot Chili Peppers

Je me rends compte en l’écrivant ici que j’ai eu des goûts musicaux finalement très éloignés de ce que je suis ou peu paraître. J’ai été fan de groupes un peu déjantés avec des figures fortes et emblématiques, que je n’ai pas vus sur scène, à l’exception de Noir Désir.

Cure revient aujourd’hui sur le devant de la scène, avec des concerts dont les prix frôlent l’indécence. Robert a changé, son bidon est un peu rebondi, il doit frôler avec la cinquantaine et avec son eye liner sur les yeux, il ne me fait plus beaucoup rêver. Noir Désir…. Je pourrais en parler des heures. Du personnage même de Cantat. Sa voix, ses textes, sa présence sur scène. J’ai surmonté ma claustrophobie lorsqu’ils sont passés dans ma ville, pour aller les voir, pour vivre cela au moins une fois et je peux le dire, ce fut un choc. Ce que j’ai ressenti à ce moment là était très fort, comme appartenir à une espèce de communauté d’âme. Enorme moment d’émotion. Et puis il y a eu la suite que l’on connaît. Si l’homme a définitivement chuté dans mon estime, je reste une fidèle du groupe, il y a sur chacun des textes une part de moi. Les Red Hot. Ben ça je ne me l’explique toujours pas. Le chanteur ses grands cheveux, sa façon de bouger, de balancer en concert et puis MA chanson (Under the Bridge…). Ben vi, c’est une part de ma jeunesse quoi merde.

Il me semble que c’est l’adolescence qui est porteuse de tels élans du cœur, aujourd’hui je ne suis plus fan. J’apprécie certains chanteurs, voilà tout. Il n’y a pas non plus de figure emblématique qui me soulève le cœur, pas plus en politique, en littérature qu’ailleurs.

Et parfois, je le regrette un peu…

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Commentaires
C
> Peebee<br /> Il me semble que j'avais bien compris ton propos, les choses se vivent diversement selon les personnes, les âges et la culture peut être aussi.<br /> > Encre<br /> Merci, peut être as-tu raison, le final est un peut triste. C'est le constat que je me suis fait, avec une pointe de regret, il est vrai.
E
Quel beau billet, je suis certaine qu'on est plusieurs à se reconnaître là-dedans. La finale est un peu triste, quand même. Mais bon, c'est vrai qu'il y a une bonne dose de naïveté dans cette fanitude, et qu'on en revient un jour. Et pourtant, je suis encore totalement et incorrigiblement fan. Mais il faut dire que je suis atteinte de fétichisme sévère ;)
P
Cloudy > je n'ai pas parlé de frénésie, que je n'ai jamais eu d'ailleurs... j'ai juste dit que j'avais centré ma fanitude sur la musique proprement dite... Je suis fan d'AC/DC, j'ai dix albums sur 13, et je les ai parce que je les écoute, il y a toujours sur chaque quelques chansons qui me plaisent et d'autres moins. J'ai mis quasiment douze ans à en avoir dix, ils ont 32 ans de carrière, on ne peut pas dire que je me précipite... je n'oublie pas non plus d'acheter et d'écouter aussi autre chose. <br /> Ce qui a changé par rapport à mon adolescence et ma fanitude pour Queen, c'est que Queen j'avais aussi des singles, des produits dérivés...
C
> Peebee<br /> Je ne me reconnais pas la dedasn. Je ne suis plus fan et lorsque je le suis (un peu, malgré tout), je n'achète pas frénétiquement les albums. C'est quelque chose qui ne m'emporte plus comme "avant".<br /> > Charlotte<br /> Cure... tu as connu ça aussi ?! Ah Robert...Cure n'a pas d'âge, d'aileurs, c'est bien connu le fan est toujours jeune ;)
C
ah ouais... Cure... purée...mince alors... surtout, surtout ne pas me rappeler mon âge !<br /> C'est vrai qu'on est fan de façon modéré en vieillissant je trouve...
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