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Cloudy au pays des Nuages
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10 février 2008

Encore un plan...

Je suis née du bon côté.

A la campagne, dans une maison. Mes parents qui ont travaillé dur m’ont offert tout le nécessaire en terme d’affection et de bien être matériel. Je suis partie en vacances, j’ai eu accès au loisirs, je mangeais tous les jours correctement, j’avais des fringues neuves, un bureau à moi pour faire mes devoirs. Mes parents et les êtres chers qui m’ont élevés ont veillé sur moi. 2 familles pour faire en sorte que je ne sois jamais livrée à moi même.

Aussi, je ne connais rien de la banlieue, de la vie qu’on y mène. Je la connais mieux depuis que j’y travaille. D’ailleurs, depuis près de 10 ans, je n’ai pas quitté des villes dites « politiques de la ville ». Des villes aidées car défavorisées, des villes un peu stigmatisées. J’ai travaillé auprès de jeunes et aujourd’hui d'adultes qui vivent dans la cité et je peux dire que je suis dépassée par cette guerre étymologique.

On parle de la banlieue, comme on parle des jeunes. On généralise. On les qualifie comme une sorte de nébuleuse.

Il y a dans les banlieues comme en toutes choses, le pire et le meilleur. Et c'est le meilleur qu’il faut garder et sur lui qu’il faut s’appuyer pour construire, ou reconstruire. Car les banlieues regorgent de ressources. De personnes « anonymes », des responsables d’associations, des professionnels de l’emploi et de la santé, des enseignants, des chefs d’entreprises, de petits commerçants. Bref, un ensemble de personnes qui se lèvent tôt, qui ont la foi pour faire avancer la barre d’immeubles, le quartier, la ville. Il y a là une énergie folle pour récupérer un jeune qui a lâché le système scolaire, une maman à la rue, un pépé isolé.

Aujourd’hui, on nous annonce un énième plan. Celui de l’espoir. Je ne sais pas s’il faut se réjouir ou enrager. Sincèrement, j’oscille entre les deux. J’ai l’impression, qu’une fois encore on soigne une jambe de bois. Mais j’espère malgré tout. J’espère parce que je veux croire en Fadela Amara. Elle fait du neuf avec du vieux, c’est vrai, elle ne redit rien de plus que ce que tous les travailleurs de terrain font remonter, c’est vrai aussi. Parce qu’il y a beaucoup à faire encore pour redonner à certains quartiers leur dignité, car il s’agit de la vraie France ici. Pas celle de Neuilly.

Une France qui a des préoccupations vraies. Qui se demande comment elle va manger à la fin du mois, payer la cantine des enfants, trouver un job en intérim même de quelques semaines, celle qui est prête à se lever très tôt pour gagner pas grand chose, celle il est vrai qui doit beaucoup marcher pour prendre le bus. Je fais peut être du bon sentiment ici. Mais nous souhaitons tous accéder aux mêmes choses : être écoutés, entendus, considérés.

Rien que du très légitime au fond…

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Commentaires
C
Il faut y croire n'est-ce pas ? Je suis sceptique mais j'ai envie d'y croire; les bonnes idées sont là, elles émanent du terrain, et les mauvaises aussi j'en ai peur.<br /> On a passé beaucoup de temps ces dernières années à donner de l'argent sans trop savoir à qui, sans mesurer la pertinence des retombées, sans rien évaluer.<br /> Un vrai gâchis...
P
Une fois encore les idées, bonnes ou mauvaises, sont là, mais c'est le nerf de la guerre qui risque de manquer pour ce plan banlieues...
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