La parcelle d'enfant qui reste (ancrée) en moi
Je n’ai jamais vraiment cru au Père Noël. En tout cas pas très longtemps.
Très tôt, ma mère (ce héros) a voulu m’empêcher de « souffrir » et m’a révélé l’ignoble supercherie. Car au fond, il n’y a guère que les adultes pour inventer des conneries pareilles. J’entends, une légende pour faire vendre un produit, pour embobiner les enfants.
En même temps, je n’étais pas complètement dupe. En effet, l’année de mes 4 ans, j’avais trouvé que le Père Noël, ressemblait étrangement à V. un ami de la famille. D’ailleurs, V. était sorti de table en cours de soirée « pour aller chercher du bois, qu’il mettrait sur le traîneau du Père Noël » (mouais), lequel à n’en pas douter ferait une halte dans notre antre. Ce qu’il a fait bien sûr.
Ainsi donc, le Père Noël ressemblait à V. parlait peu, avait un ventre désespérément plat à mon goût, était bien moins grand que dans mon imaginaire (c’est bien connu, le Père Noël, y doit être au moins aussi grand que Batman et Superman). Evidemment, on avait fait des photos, on avait ouverts les bons cadeaux, ceux de la liste et tous les grands avaient trouvé ce moment merveilleux.
Pas moi. Le Père Noël m’avait fait peur, il n’était pas comme dans mon imagination, dans mes rêves et pour cause. J’étais déçue. Et puis, au moment où il lui a fallu partir, j’ai voulu faire un coucou aux rennes et leur donner des carottes (déjà une grande défenseuse de la nature, remarquez). Impossible m’avait-on dit, d’abord les rennes n’aimaient pas les carottes (tiens donc !) et puis le Père Noël n’avait pas le temps, il fallait aller visiter des milliers d’autres enfants, à la vitesse de la lumière.
Ma première grande déception d’enfant. Pas la moindre puisque dès lors, nos repas de Noël ET de famille ont revêtu le caractère le plus barbant et le plus hypocrite qui soit. Comme si une fois tombée dans la réalité des adultes tout devait en être changé.
Cette année, pourtant, j’ai à nouveau envie de ça. De féerie, de belles choses chuchotées au coin du sapin. De vérité. Je vais m’y employer mais avant, je vais comme avant faire ma lettre au Père Noël :
"Cher Père Noël,
Cette année, il me semble que j’ai été très sage, que j’ai fait beaucoup d’efforts pour être agréable aux autres et donc que je mérite bien quelques petites récompenses.
- Pourrais-tu s’il te plait me faire gagner au loto. Je sais, je ne joue pas. Mais adresses moi un signe (un jour où je passerai nonchalamment devant un bureau de tabac) et j’irai acheter un ticket à gratter. C’est pas que je sois Cosette, hein, non loin de là. Mais j’ai besoin de me faire des petits plaisirs : l’esthéticienne une fois par mois, un resto et un ciné plusieurs fois par mois, le coiffeur tous les 2 mois. Ne crois pas que je sois superficielle (je sais que tu le sais !) mais c’est important de prendre soin de soi (c’est écrit dans tous les versets de zénitude !). J’ai oublié le voyage à l’étranger tous les 2 ans à peu près (c’est bien connu les voyages forment la jeunesse…).
- Par hasard (mais vraiment par hasard) si tu pouvais glisser l’air de rien un prince charmant sur mon chemin, ce serait bien. Figures toi que j’entre dans un âge canonique, que je fais un peu le désespoir de ma famille et accessoirement le mien aussi. S’il n’est pas parfait je ne suis pas exigeante, ce n’est pas très grave. Juste un garçon gentil, bien dans ses baskets, qui a résolu tous ses petits problèmes et qui n’est pas trop attaché à sa môman, ni à sa bande de potes…
Après bien sûr, il y a la paix dans le monde, la santé, des grands et petits bonheurs, de l'amour, de l'amitié, la réalisation des rêves et des aspirations profondes, la sérenité, la spiritualité pour ma famille et ceux que j'aime.
Trois fois rien au fond..."
(C'est ce que je vous souhaite aussi, chères lectrices et lecteurs, que cette fin d'année vous soit douce et que la nouvelle qui s'annonce soit palpitante, enchanteresse et belle pour chacun d'entre nous.
Merde c'est beau !!!)
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