Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Cloudy au pays des Nuages
Cloudy au pays des Nuages
Publicité
Archives
6 juin 2007

Du douloureux, du nuageux, du socialeux

Je sais aujourd’hui que travailler dans le « social » nécessite d’avoir les épaules et les reins solides. Il paraît que nous ne faisons pas ce travail par hasard. D’ailleurs, aucun travail ne se fait par hasard. On le choisit consciemment ou inconsciemment. A moins que ce soit lui qui nous choisisse.

Pour ce qui me concerne, je ne sais pas.

Ou plutôt si, j’ai une petite idée. Ma mère qui y a travaillé, qui me racontait des histoires de social, comme on raconte des contes. Et moi j’adorais ça. Je trouvais ça merveilleux de mettre sa vie au service des autres. Des jeunes en particulier. C’est ce que ma mère a fait et moi, je voulais être comme ce héros là. Ma mère. Ce drôle de personnage qui faisait des gardes de nuit dans des établissements de redressement pour jeunes filles, qui a visité des prisons, qui faisait la route pour des gamines en dérive. Elle a beaucoup aimé ça, alors moi aussi. Ce ne pouvait être autrement. Même si j’ai tâtonné, même si je me suis longtemps cherché et même si au fond, j’ai galéré.

Je n’ai pas mis longtemps pour décider à reprendre ma recherche d’emploi. Je ne sais pas si j’aurai les tripes, le courage de quitter mon travail. Mais les derniers évènements, le quotidien sont trop lourds, trop pesants. Le signe peut être qu’il est temps de construire autre chose et d’aller voir ailleurs.

Aujourd’hui mes actes et mes paroles sont guidés par la colère.

La colère d’avoir tant cru en une direction, de l’avoir mise sur un piédestal, de m’en être entièrement remise à elle.

La colère contre l’immobilisme d’une équipe, engluée dans un passé, une autre histoire qui ne m’appartient pas.

La colère contre moi, qui à mon niveau participe aussi à ce quotidien, peut être à cette pesanteur, peut être aussi à cet immobilisme. Je m’étais trompée, je crois, en pensant que je faisais définitivement partie d’une équipe. Nous ne sommes que l’addition d’individualités, qui cohabitons.

Je suis arrivée avec de grands idéaux. Nourris par un imaginaire et un autre temps. J’ai pensé pouvoir faire bouger des choses, mettre mes compétences au service d’autres. D’autres en difficulté, d’autres qui ont besoin d’aide technique, d’une écoute.

Mais ce secteur est hypocrite, sclérosé, fermé sur lui-même, incapable à l’auto-analyse et plus encore à l’évaluation. D’une autre ère.

Alors même que nous devrions être dirigés, managés correctement, justement par ce que le secteur bouscule, remet s’en cesse en question, nous met en prise avec le plus précaire de la société, nous sommes lâchés. Je me sens lâchée, alors que j’ai besoin d’objectifs, d’une ligne directrice, de cadre tout simplement. J’ai l’impression de jouer toute seule dans ma cour, totalement livrée à moi même.

Je ne progresse plus, un peu isolée dans ma pratique. Est-ce à cause du secteur ou à cause de moi tout simplement ? Ma lassitude, mon manque de curiosité ?

Là encore, je ne sais pas répondre.

La recherche d’emploi est une traversée douloureuse, je l’ai vécu, pour moi directement et bien sûr dans le cadre de mon métier. C’est une période qui bouscule tout ou au contraire permet de construire quelque chose de nouveau. Mon Cv est refait, j’ai commencé à dire que je cherchais autre chose, comme ça, discrètement.

Maintenant, y a plus qu’à….

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité