La file d'attente

Dimanche, il fait froid, je décide d’aller voir ce film tiré du livre que j’ai lu et qui m’a tant marquée comme des millions d’autres français. Le dimanche on a rien d’autre à foutre que de prendre son temps, le savourer, regarder la vie autour de soi et aussi les cons….

Oui car les cons sont partout. Même dans les files d’attente pour aller au ciné. D’abord ils arrivent en retard et en troupe. Ils soufflent font du bruit et surtout, fulminent « Pas assez de caisses ouvertes, un dimanche quand même merde, ça va trop doucement, on va rater le début, mais qu’est ce qu’elle a la caissière, elle fait exprès ou quoi ». La caissière c’est bien connu, adore travailler le dimanche et plus que tout, elle adore emmerder les grommeleurs dans les files d’attente, d’ailleurs, vue la queue, elle a que ça à foutre.

Après, ils se jettent dans l’autre queue, celle qui oblige à faire déchirer son petit billet. Ils bousculent les autres évidemment, sans s’excuser, comme si leur vie en dépendait, comme si la face du monde allait en être changée. Le con ne se trouve pas que dans la queue. On le trouve aussi dans les salles. Si.

Le con revêt différentes aspects. Par exemple, il peut être assis à côté de vous et manger du pop corn. Le pop corn, je sais pas qui l’a inventé (un américain sûrement) mais le pop corn c’est fait pour emmerder, par définition. Ca fait du bruit, ça pue et il suffit que ladite personne ne soit pas très discrète en mangeant et là c’est le pompon ! Le con peut aussi se trouver juste derrière vous et n’avoir qu’une chose à faire : commenter le film avec sa femme sourde de l’oreille gauche (sans aucun doute).

Plusieurs hypothèses me viennent à l’esprit : c’est sa sortie du mois, voire de l’année, c’est un bavard compulsif, il adore bavasser avec sa chère et tendre et c’est trop dur d’attendre la fin du film, ou alors dernière hypothèse, c’est un chieur né. Oui, parce que ses remarques, commun dire, c’est pas de la critique de cinéma « Oh, tu l’as vu elle, qu’est ce qu’elle a vieilli, non mais t’entends ça, je le crois pas… ».

Moi non plus ! Je voulais juste savourer chacune des répliques, je voulais pleurer chaudement à la fin et savourer le baiser d’amoureux, je voulais retrouver l’émotion et la force du livre. Ben non. Je voulais contempler comme une fan le regard troublant de Guillaume Canet et le beau sourire d’Audrey Tautou.

Y m’ont gâché mon plaisir !!! Comment ça je suis une jeune conne réactionnaire ?! Mais pas du tout.