Un mois de mars

Le mois de mars a sonné ma deuxième grande crise informatique de l’année. Plus de 20 jours sans ordi, sans internet. Malheureuse comme les pierres. Un remake de ce que j’ai vécu il y a un mois. C’est vrai, hein, je me répète. Mais c’est fou comme ce bout de technologie vous relie au monde.

Pour la deuxième fois donc, j’ai amené mon ordi chez le docteur des ordinateurs. La consultation était fort onéreuse, quant au mal, je n’ai pas très bien compris de quoi il s’agissait. Un problème de circulation ? Un virus ? « pas assez puissant, manque de blablabli, mal bliblibla ». Si tu le dis… J’y comprends rien de toute façon... Une fois revenue dans mon antre, j’étais toute contente bien sûr de retrouver l’objet, de pouvoir consulter mes 150 mails en attente (pensais-je).

Ben non, là patatra, c’était le modem. Il m’a fallu entendre quelques jours supplémentaires pour être sauvée (gratuitement cette fois !). Une histoire de filtre pas mis au bon endroit (c’est à en perdre le peu de latin qu’il me reste !). Oui, bon j’en vois qui sourie, qui se moque, glousse en silence. Pô grave, je suis reviendue !

Le mars de mars 2007, c’est la première fois que j’ai eu 32 ans. Je me suis réveillée un matin, le 8 invariablement et pof : ils étaient là. Tous les 32, alignés, comme pour me rappeler leur inexorable présence et ça m’a fait un drôle d’effet.

Ben ouais, l’effet d’avoir un âge qui ne me correspond pas vraiment, comment dire, d’être bien plus jeune et bien plus vieille à la fois. De vouloir accomplir 10000 choses avant l’arrivée fatidique des 33 mais aussi de vouloir m’en épargner plein d’autres…

C’est le moment que mon aïeule a choisi pour me glisser des mots tendres à l’oreille. Genre je vous dirai pas lesquels mais qui finalement m’ont fait apprécier ces 32 bougies (Dieu, si tu existes fais que j’ai 32 ans toute la vie !!!!).

Le mois de mars, c’est le mois où Simone Veil a annoncé qu’elle soutenait Sarkozy dans cette fichue campagne présidentielle. Qui n’a de présidentielle que le nom, car au fond c’est bien sur le terrain médiatique que les choses vont se jouer.

Mais comment dire. Simone Veil pour moi, c’est une femme à part. De ces femmes qui appartiennent définitivement à l’histoire pour ce qu’elles ont vécu et fait pour d’autres (femmes), pour leur pays aussi. Un peu comme Lucie Aubrac. Et ce soutien là (récusé par la suite) m’a fait froid dans le dos, une espèce de trahison.

Le mois de mars j’ai eu une nouvelle collègue. Je n’écrirais pas sur elle. C’est juré. Pourtant en la voyant arriver et instantanément, une foultitude de remarques me sont venues à l’esprit et ça m’a fait rire intérieurement… J’ai compris aussi les angoisses qui montent en moi lorsqu’un nouveau arrive, qu’il avance sur mon territoire, mais je ne vous en ferai pas part. Hi hi.

C’est aussi le mois où j’ai compris que je faisais partie d’une équipe. Malgré moi. C’est vrai aussi, que je n’aime pas les équipes. Sinon les équipes de rugby et à la télé (et Jonny Wilkinson en particulier). J’ai du mal avec tous les grands élans qui obligent à se conformer, à suivre un mouvement. Certes, il m’aura fallu 3 ans pour le comprendre (j’ai toujours eu beaucoup de retard par rapport à mes congénères !) mais bon, cette fois c’est fait et intégré. Etre ensemble pour affronter le bon et le pire aussi.

Le mois de mars 2007, c’est le mois où je suis devenue grande pour de vrai.