Soliloque

Le dimanche est un jour insidieux.

Le lundi un jour pervers.

Je reprends aujourd'hui une nouvelle formation. De ces formations où l'on nous demande de tout oublier car rien n’est juste, tout est faux, erroné, représentations.

Les formations, ça me rend toujours nerveuse. On se retrouve entre "professionnels" du sérail, selon l'expression consacrée, on se jauge et on se juge un peu aussi, sur nos pratiques, notre façon de voir le (petit) monde de l'insertion...

Je déteste les 1ers jours de formation où il faut se présenter, parler de soi, exposer ses motivations devant un collectif. C'est un truc qui m'horripile et me renvoie à de vieux démons.

Nous n'avions pas à nous présenter aujourd'hui, j'ai échappé au pire... mais bizarrement les vieux réflexes reprennent et je me rends compte qu'au fond, toutes les formations se ressemblent : il y a les très scolaires, les très sérieux, les rêveurs, les je te caresse dans le sens du poil, les lèches cul. Il n'y a rien à faire, on reste de grands enfants.

Cette journée m'a replongée dans une certaine nostalgie, celle d'une formation passée où nous avions su créer du lien, rêver ensemble d'un monde de l'insertion un peu meilleur. Car ne nous leurrons pas, le lien social, le partenariat, le maillage... tout cela n'est que vaste utopie.

C'est assez rare malgré tout de rencontrer des personnes avec lesquelles on partage le même regard sur un secteur d'activité. Les mêmes valeurs.

Je regrette la bonne humeur scolaire de ce clan, de cette tribu pas comme les autres. Je regrette nos longues conversations, nos doutes, nos envies, nos rêves de meilleur.

Je me sens parfois rattrapée par le terrain.