So noisy
Plans sociaux, catastrophes naturelles, infanticides, chiffres du chômage, campagne électorale nauséabonde, reconduite à la frontière de jeune femme violentée, scandales pédophiles au sein de l’église.
C’en est trop.
Pour mes yeux, mes oreilles, mon moral.
Je sature.
Tout m’atteint, m’irrite, me désespère, me fout en colère.
J’ai besoin de faire un grand bond en arrière. Le bond de la prise de recul, celui du silence. Je veux du temps. Du temps pour moi. Pas du temps partagé, pas de la RTT pour compenser.
Non, du temps de qualité, du temps de luxe, du temps avec du sens.
Je veux me poster tranquillement devant ma fenêtre, mon bol de café à la main le matin et regarder mes montagnes baignées de lumière, sans avoir à jeter des coups d’œil incessants à l’horloge et me répéter le sempiternel « faut y aller, ne pas traîner ».
M’aérer la tête, faire entrer le printemps, me régaler du chant des oiseaux. Le truc le plus simple (le plus con qui soit), mais le meilleur pour se sentir vivant.
Je veux du temps pour flâner, rêver devant des boutiques dans lesquelles je n’achèterai jamais rien. M’imaginer avec de nouvelles couleurs, dans des harmonies nouvelles. Faire une pause aux terrasses des cafés, le nez au vent pour regarder passer les gens et leur inventer une vie.
Je veux du temps pour rêver, à la vie que je me ferais plus tard, belle et douce, pour répondre à mes chimères d’enfant.
Je veux du temps pour mes livres. Sur le sofa dans le salon, planquée sous des couvertures, dehors au soleil, avec le soleil qui vient me rougir la peau.
Je veux du temps pour mes amis. Du temps pour prendre le temps avec eux. Pas juste entre 12 et 14 h le midi ou entre 12 et 16 h le dimanche. Non, je veux des temps de discussion, de partage, de fous rire, des instants à refaire le monde. De ces moments qui durent et qui nous font du souvenir.
Du temps pour nous deux.
C’est ça que je veux.
Vagabonder, laisser libre court à mon oisiveté, sans l’ombre d’un remord, traîner, rencontrer (des gens, des lieux, des œuvres).
Parce que décidemment, la vie va trop vite pour moi.
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