Chez moi...
C’est autour de la table, dans la maison de mon enfance. Assise sur la banquette, ou sur la chaise près de la fenêtre. A l’heure du goûter ou de l’apéro. Pour un bon café noir, un jus d’orange ou une bière. On discute de tout et de rien. Du quartier, des enfants, de la vie, de l’actualité aussi. On s’insurge, on critique, on rit, on se gausse et parfois il nous est arrivé de pleurer, aussi.
Je suis attachée à cette maison, comme à mes souvenirs d’enfance, car c’est bien là que j’ai vécu le meilleur enfant. Je l’aime, même si elle est devenue plus petite, plus vieille, plus fanée. Elle sera toujours mon premier chez moi.
C’est chez mes parents. Lors du repas dominical. Autour de la table, toujours. On distingue les dimanches « normaux » des dimanches où l’on a quelque chose à fêter. Les fêtes classiques et les autres, celles que l’on s’est crée. On mange bien, on boit aussi. Mon père en bout de table ne dit rien, il se contente d’écouter, loin de nous, « ses deux femmes ». Parfois il s’affaire autour du fourneau, comme pour s’extraire de conversations qui ne le concernent pas. Nous sommes la parfaite addition de ce qu’il n’est pas.
Nous exprimons avec force nos sentiments. Dans les rires, les cris et parfois les larmes. Comme deux têtues passionnées que nous sommes. Je ne sais pas si j’aime ce lieu, pourtant il est une part de chez moi, chez eux.
C’est sur le sofa blanc de Meilleure Amie. Le lieu du racontage. Où l’on se parle de la vie, qui parfois circule si facilement, si pleinement, si bellement. Et puis à d’autres moments, comme actuellement, ça accroche, ça fait un peu mal. On sort les petits biscuits, le vin rouge pétillant ou le cidre et on picole comme deux ados attardées.
Putain, qu’est ce que c’est bon.
C’est dans l’appartement prêté pour les vacances, en bord de mer. Les souvenirs dans chaque pièce, avec des compagnes et compagnons de route différents. Meilleure Amie lorsque nous étions enfants. Cousine Préférée et nos 10 années de vacances partagées. Copine de lycée et la révision du bac, et tant d’autres moments, dans cet endroit parenthèse.
C’est chez moi. Le cocon, la protection, le rempart. Une addition de choix et de dons, de couleurs et d’uni, de souvenirs et d’oublis, d'envies et de regrets, d'instants magnifiques partagés.