Message personnel
Te retrouver dans notre salon de thé préféré, autour du chocolat chaud et de la mignardise.
Te parler des vacances. Comparer l’incomparable, nos vacances ensemble au Maroc et le circuit en Turquie.
Répondre à tes questions, nourrir ta curiosité. Sur le pays, les gens, les rencontres.
Tu n’aimes pas les « voyages à touristes » comme tu les appelle. Tu as besoin de te perdre dans les foules, pousser les portes, entrer dans les quartiers dans lesquels personne n’ose aller. Pas moi.
Tu es si aventureuse et moi si prévisible, j’ai tant besoin de cadre, même pendant les vacances, quand tu n’as besoin que de faire éclater les frontières.
Tu te moques, du confort dont j’ai besoin, tu me demandes combien d’étoiles aux hôtels, piscine, sauna, hammam ? Et tu ris.
Et puis toi. Tu me dis que tu étouffes, que ton univers est trop petit pour toi, étriqué.
Et déjà, je connais la suite. Ton envie de partir. Encore. Aller voir ailleurs. T’échapper. Vivre les objectifs que tu t’es fixé, atteindre ton idéal.
Tu as tout prévu. Commencer à informer les collègues puis le patron de ta décision, dans 2 mois poser le préavis, idem pour l’appartement. Cette fois, ce sera Mayotte, très probablement.
Déjà, je sais que ta décision est prise. Elle est inéluctable.
Pourtant.
Pourtant, à l’intérieur de moi un petit quelque chose s’est craquelé, fendillé. Le manque déjà.
Le manque de ta présence bien sûr, de ton écoute. Le manque de toi.
Il me semble que tu es l’une des rares à si bien me connaître, à tout savoir de moi. Depuis toujours, chacune de nos entrevues sont intenses, riches en émotions, en échanges. Tu lis en moi.
Un regard, un mot te suffisent pour savoir dans quel état je suis et pour agir en conséquence. Il y a entre nous cette force là. Celle de l’écoute, du non jugement, du soutien indéfectible.
J’ai pensé que sans toi, je serai définitivement seule, un peu orpheline. J’ai eu mal mais je n’ai rien dit.
Malgré notre promesse, celle d’avoir une relation de qualité, empreinte d’honnêteté, se dire tout ce que l’on a à se dire en transparence, même lorsque cela fait mal, je me suis tu.
Je suis rentrée et j’ai pleuré doucement, comme une enfant. Enfouie sous les émotions qui ne cessent de m’assaillir actuellement.
Bien sûr, je n’espère que ton bonheur, ici ou ailleurs. Le bonheur que l’on souhaite aux personnes que l’on aime, qui nous sont chères et dont on sait qu’elles ont souffert, qu’elles méritent peut être plus que les autres de savourer le fruit d’un labeur difficilement acquis.
Ma Douce Amie, j’ai une telle fierté à te connaître, à être ton amie.
Je te souhaite heureuse. Ici ou ailleurs. Avec un peu de moi porté en toi.