Instants de vie et de mort aussi

Ils sont particuliers ces instants dans le travail où l’on partage un peu plus que les préoccupations de travail. On partage de la vie, mais de la mort aussi.

Il y a autour de la mort, en occident, quelque chose de l’ordre du tabou, du sacré. La société, la famille font parfois pression pour « fêter » les évènements dans les règles. Il me semble que c’est là quelque chose de très judéo-chrétien. Des normes, un ensemble de codes nous sont imposés, pour rassurer un peu tut le monde.

J’ai assisté aujourd’hui à une cérémonie religieuse belle, touchante, authentique. Peut-on dire ce genre de choses d’une cérémonie funéraire, d’un enterrement ? D’ailleurs, à quoi servent elles ces cérémonies, sinon à réunir des vivants, qui font l’éloge d’un mort.Ce moment aujourd’hui, ce temps partagé avec cette famille, ces bribes de vie un peu volées, ont éveillé en moi un ensemble de réflexions.

Des réflexions sur la vie bien sûr. Qui doit servir pour moi à prendre soi du vivant. De tout le vivant. Des personnes que j’aime, des relations que je peux avoir avec d’autres qui me sont moins proches. Le vivant, c’est aussi mon environnement, mon cadre de vie, la nature qui m’entoure et pour laquelle je m’attache à avoir du respect aussi. J’ai pensé à ma famille, évidemment.

A ce que nous avions vécu jusqu’alors, à ce que nous aurions à vivre aussi. J’ai pensé à l’enterrement d’un de mes grands pères. Une sorte de grand messe surfaite, avec des sanglots bruyants et indécents. A ces personnes qui m’ont prise dans leurs bras, m’ont chuchoté des paroles, probablement réconfortantes ou sensées l’être, à l’oreille, alors que je ne les connaissais pas. Nous nous sommes tous retrouvés ce jour là, unis dans cette douleur, puis nous avons repris nos vies, nos places et avons continué à nourrir nos rancoeurs, comme avant.

J’ai pensé à ce que j’aimerai moi aussi, si j’avais le choix, ou plutôt à ce que me réserveraient les personnes qui me survivraient. C’est bête (et un peu glauque) et je l’espère prématuré, pourtant ce n’est pas tout à fait anodin, ce que les autres projettent sur nous, ce que l’on laisse dans ces instants là.

Indéniablement, la mort fait partie de la vie. Elle est vécue diversement, elle atteint différemment, mais elle n’échappe à personne. Cet après midi, parmi les êtres tristes, peinés, unis dans la peine, un petit garçon courrait. Un enfant magnifique plein de vie, sur lequel tout cela coulait (et fort heureusement) avec indifférence.

Oui, vraiment, c’est ça la vie, c’est la vivre, avec simplicité, appétence.

Comments

[NatpointG]

Il est joli ce billet. C'est vrai que la mort c'est un sujet un peu tabou, mais comme tu dis la mort fait partie de la vie...

bises nat