Les voisins
J’aurai pu parler d’un sujet (gravement) d’actualité, la grève.
Ces moments particuliers où une société se révèle et donne à voir sur ce qu’elle est vraiment : ses aspirations, ses craintes, ses croyances…
Tous ces éléments qui font une société. Oui j’aurais pu en parler.
Mais finalement c’est plus qu’une page de blogue qu’il me faudrait et puis c’est purement le type de débat qui nécessite d’avoir quelqu’un en face pour converser, échanger, voire s’engueuler. Bref, toutes ces petites choses constitutives de la grève en somme.
Mais voilà, j’ai de nouveaux voisins....
La question du voisinage est chez moi un sujet hautement sensible. Car en matière de voisinage, je n’ai que très rarement eu de la chance.
Ainsi donc, j’ai des nouveaux voisins, « accompagnés » d’un enfant. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, j’apprends qu’ils sont militaires.
Tous les 2.
C’est bien connu, les voisins, avant qu’ils ne débarquent leur histoire les précède un peu. J’ai mis un peu de temps à me remettre de cette grave nouvelle. Si vraiment.
J’ai l’air anti-militaire comme ça, mais pas du tout. Je sais qu’il est important d’avoir un militaire dans son entourage proche, ça peut toujours servir. Bon évidemment, le militaire rivalise difficilement avec le plombier par exemple, mais c’est utile. Si ça n’est pas directement utile, j’ai mesuré à quel point ça en jette de dire dans une conversation « Ben vous savez, mes voisins sont militaires tous les 2 »… ; Z’avez qu’à essayer.
Notre histoire de voisinage (comme presque toutes les autres, j’en ai peur), a mal commencé.
En effet, Madame Voisine sonne à ma porte un samedi matin dès potron minet (c’est à dire à 9 h 15 pétantes, pace que j’ai bien regardé l’horloge avant de mettre mon pied par terre).
Malgré mon peu d’heures de sommeil au compteur, j’arrive quand même à me mettre rapidement au garde à vous (oui, je sais c’est facile…).
Dans une logorrhée sans fin elle m’explique qu’elle emménage, que la personne de l’agence n’est pas là, qu’elle n’a pas les clés, elle est embêtée…. N’aurais je pas vu la personne de l’agence ? D’un coup d’un seul, un ensemble de réflexions (vaines) ont traversé mon esprit ensommeillé :
1/ Pourquoi diable a-t-elle sonné chez moi ? (c’est vrai quoi, suis pas seule à vivre là merde)
2/ Pourquoi a-t-elle sonné chez moi ET aussi tôt.
3/ Dans la mesure où je dormais, comment aurais je pu faire pour la voir cette nana avec les clés ?
4/ Je me suis étonnée de ne pas la voir affublée de son treillis (oui je sais c’est cliché, mais à 9 h 15, je pense ce que je veux moi madame !!!)
5/ En la voyant, je me suis dit que je n’avais pas intérêt à plaisanter, pace que madame Voisine, elle m’a pas l’air super rigolote. Comment expliquer ça ? C’est bien simple (et pas cliché) madame Voisine c’est une armoire à glace. Je ne suis pourtant pas un petit calibre, mais à côté, je paye pas de mine, c’est dire…
Après ces pittoresques (et pitoyables) présentations, j’ai tenté de retrouver mes esprits. Je me suis un peu apitoyée sur mon sort quand même « schmeuleuh… plus tranquille, enfant en bas âge, ça pleure, ça court partout, rangers dans le couloir, ça fait du bruit…. ». Puis, j’ai vu débarquer une nuée d’hommes (si c’est vrai et non je n’avais ABSOLUMENT pas fumé) qui en 2 temps 3 mouvements l’avait plié le déménagement.
Quand je dis que ça sert d’avoir un militaire dans son entourage….
(Suite au prochain numéro : Cloudy et Monsieur Voisin, ou Cloudy s'énerve contre bébé voisin...)