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Cloudy au pays des Nuages
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29 octobre 2007

Vous me servirez bien un peu de culture

Quel vaste concept que celui là.

Mon travail, qui consiste aussi à aller vers et dans l’entreprise, m’oblige à être vigilante à ces aspects. Pour savoir si la personne que j’accompagne aura toutes les chances de réussir son entrée dans l’entreprise, si elle colle à l’image.

Pour cela, il suffit d’observer. L’âge du capitaine et de ses troupes , l’organisation hiérarchique du travail, l’histoire de l’entreprise. Autant d’éléments qui peuvent en dire long sur sa culture..

Jamais je ne me suis posée la question pour ce qui me concerne. Quelle est la culture de mon entreprise, quelle est ma place, quel est le positionnement que j’adopte au sein de ma propre équipe. Jamais avant ces deux dernières semaines. Des semaines difficiles faites de tensions, de questionnements, de remises en question, de doutes. Ce n’est pas tant mon quotidien de travail qui m’affecte, surtout pas en ce moment, où tout semble plus calme et où je me suis mise en mode « heure d’hiver ».

Non, ce sont les relations d’équipe que je vis toujours le plus durement. J’ai souvent cette sensation d’être absorbée, voire désâmer (désarmer ?), par ce qui se joue là parfois, malgré moi. Comme partout, nous avons des codes, des rites, des héros, des valeurs, des méthodes et un langage qui nous sont propres.

Nous avons entre nous les filles un code vestimentaire. Nous sommes toutes très apprêtées et bijoutées. Nous faisons en sorte que le tout soit très coordonné. On remarque bien, qu’au fur et à mesure du temps, celles (et moi la première) qui ne faisaient pas très attention font des efforts conséquent pour se mettre au niveau.

Le rite du midi est très important aussi. Qui met la table, ce que l’on mange (souvent du bio), comment on se place autour de la grande table. Qui fait la vaisselle ou pas, qui anime les débats (ou pas).

Les héros. Chez nous, il s’agirait plutôt d’héroïnes. Ces collègues qui sont au dessus du lot. Elles sont professionnellement et humainement irréprochables, tout le monde les admire et les envie un peu. On n’imagine pas ne pas leur plaire. Lorsque l’on est avec l’une d’elles, il faut être au top. Prête, réactive, pertinente, mordante. Bref un challenge (fatiguant) de tous les instants. Surtout, on leur est totalement fidèle. On ne les critique jamais, d’abord parce qu’on n’a rien à leur reprocher, ensuite parce que ce serait très mal vu.

Nos valeurs, par définition sont celles du social. Pas le social post soixante huitard où l’on est dans le tout empathie. Non… on s’est rapproché de l’entreprise et il est impensable de perdre de vue son fonctionnement à elle aussi. Nos méthodes doivent être claires, lisibles par tous et surtout fondées sur un fonctionnement DEMOCRATIQUE. Evidemment dans les faits les choses sont un tout petit peu différentes, n’empêche…

Notre langage est essentiellement constitué des sigles du social. Un jargon, auquel il est aussi difficile de s’accommoder mais auquel on ne peut pas se soustraire, sans quoi on ne pourrait participer à aucune conversation.

Ce langage, je le qualifierai de double. Il y a en effet ce qui se dit et ce qui ne peut pas se dire. Le tabou. Le tabou qui par définition doit être tu. Au risque de faire basculer un équilibre fragile, qui repose sur la règle de la paix sociale. Parler de son ressenti propre, faire des propositions nouvelles, insuffler de la nouveauté, du changement, c’est ébranler un peu l’édifice, le faire se fissurer.

Ce sont ces éléments qui constituent notre culture, notre histoire d’entreprise. Un peu comme dans une famille. Et dans une famille,  s’opposer, c’est risquer d’en être exclu...

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Commentaires
C
N'est ce pas ?<br /> Il y a un peu de cruauté dans un quotidien de travail. C'est un jeu où nous sommes tous à la fois victimes et bourreaux... me semble-t-il.
D
La fin est un peu brutale, mais bon...
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