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Cloudy au pays des Nuages
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3 septembre 2007

Une autre rentrée

La reprise du travail, après une courte période de vacances, a sur moi le même effet que la rentrée scolaire, jadis. Elle m’angoisse. A tel point que 3 jours avant, j’ai de nouveau perdu le sommeil et je me suis remise frénétiquement à manger.

(Si un psy est intéressé par mon cas… voir mon adresse mail).

Je ne saurais expliquer à quoi cela est dû. Le fait de devoir revoir les collègues, reprendre le fil des accompagnements qui s’étaient avérés difficiles avant mon départ, la perspective des nombreux projets à présenter et finaliser d’ici la fin d’année, la peur aussi de n’être pas reconduite dans mon poste, la crainte de reprendre une routine enfermante.

Finalement, un certain nombre d’éléments en y regardant de plus près.

Mes clés et mon badge qui avaient été remisés dans un tiroir pendant les vacances ont été ressortis et mis directement dans le sac, j’ai préparé ma mallette, contemplé mon agenda et le planning surchargé des prochaines semaines, remis le réveil à l’heure. A contre cœur, j’ai repris mon costume de conseillère.

Puis c’est le moment de reprendre le fil, le rythme. Je relève mon courrier. Jette un bref coup d’œil aux messages laissés, aux comptes rendus de réunions auxquelles (par chance) j’ai échappé. Et me dirige tranquillement vers mon bureau, en profitant du silence éphémère que Maison Company me réserve, car c’est moi qui ouvre la boutique.

Heureuse ( ?) découverte, l’enveloppe qui renferme mon nouveau contrat, à signer « rapidement ». Puis, les collègues arrivent, S. d’abord, que je me surprends à regarder différemment et enfin tout le reste de la troupe. Là, il faut raconter. « Ben dis donc, t’es pas très bronzée toi…quoi ?! tu n’es pas partie ? »… Heu ben non. D’abord, il a pas fait beau et puis j’avais besoin de prendre le temps. Prendre le temps, c’est un argument visiblement déconcertant.

Bref. Il faut vite s’y remettre, faire un dernier point avec les stagiaires avant la soutenance, désamorcer leurs angoisses, répondre aux sollicitations des collègues, lire les 70 mails qui m’attendent. Se rendre à la sacro sainte réunion d‘équipe.

The moment incontournable de la semaine, sans aucun doute le plus pénible. J’aimerai qu’on nous filme. On se verrait tous avec nos piles de dossiers devant nous, les projets à présenter, nos airs sérieux et empruntés, là autour de la table, autour des chefs. Un grand moment, à n’en pas douter.

Pour ce qui me concerne, il a été douloureux et a donné une couleur bien particulière à cette rentrée. En effet, il s’agissait pour moi de faire valider 3 dossiers « communication » à mon équipe. Dossiers peaufinés et travaillés pendant les vacances, sujet pour lequel chacun avait noté des manques et des incohérences mais auquel personne ne s’est attaqué. Le moment de la validation est un moment de stress. Celui où tout est relu et devrait être « critiqué » avec bienveillance, enrichi. Mais chez nous les choses ne se passent pas tout à fait comme ça.

A Maison Company, la méthode s’apparente au pugilat. On discute à la virgule près, il faut argumenter, se défendre. Enchaîner 3 dossiers à la suite, c’est de l’ordre du sport de fond…. Ceux qui critiquent ou attaquent, généralement, sont ceux qui proposent le moins de projets ou à contrario, montent sur leurs grands chevaux si on a le malheur d’émettre un avis sur leur travail. C’est con, mais pour la première fois, j’ai failli me mettre à pleurer. Voir ainsi mon travail décortiqué m’a renvoyée à un je ne sais quoi de pas très heureux. A un moment, j’ai penser me lever, partir doucement et ne surtout pas revenir.

J’accompagne au quotidien des personnes en recherche d’emploi. Des personnes qui souffrent d’être déconsidérées, de n’être plus utiles à la société, de n’être plus actives. Mais le travail et surtout dans le social ne peut pas se faire à ce prix. Ce gouffre chaque jour plus béant entre des collègues, entre une direction.

Je supporte difficilement de ne plus être bien dans mon travail, d’arriver à ne plus l’aimer… jusqu’à la honte.

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Commentaires
C
> Je suis conseillère emploi. J'accompagne un public de + de 26 ans... Toi tu n'as que 291 mois, si je me souviens bien :)) ?
É
Et tu fais quoi comme travail exactement ?<br /> Parce que si tu accompagnes des personnes en recherche d'emploi, tu pourras bientôt m'accompagner !!!
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