Un peu de bizutage

Le bizutage, j’ai toujours été contre. Si vraiment. Même que s’il avait fallu militer contre, ben je l’aurai fait. C’est violent, c’est bête ça sert juste à mesurer si une personne a les épaules assez larges pour entrer dans une tribu. De nos jours, entrer dans une tribu, c’est pas anodin… surtout pour ceux qui y sont déjà.

C’est pourquoi, un beau jour de juillet, j’ai mis fin à mes croyances et engagements pseudo politiques en matière de bizutage et j’ai réservé un charmant accueil à S. le collègue. Gentiment mais sûrement, je l’ai mis à l’épreuve. Voui. Savoir à qui on a à faire, c’est la moindre des choses.

L’étape 1. N’ayant pas de bureau à Maison Company, étant en galère depuis plus de 3 ans, j’ai décidé avant son arrivée, de m’attribuer le bureau qui lui était réservé. J’ai laissé s’exprimer mon côté rebelle. Lorsque Vénérable directrice elle est me venue lui montrer son bureau pour son premier jour de travail et que je trônais crânement, elle a juste dit un « ah, vous êtes là ». Et je lui ai souri posément. Ah le sourire ! Une super arme de guerre. Elle n’a pas osé me déloger devant S. le collègue (ça le fait moyen quand même) et elle lui a attribué un bureau qu’elle même a jugé « très provisoire ». Comme ça les traditions de provisoirité, elles se perdent pas (j’y tiens !).

Prise de remords, parce que des fois, ça m’arrive quand même, je suis allée le voir pour lui expliquer ma situation « difficile ». Ben, il a été trop gentil. « Je te comprends, ça ne me dérange absolument pas, c’est normal, pas de souci tu étais là avant moi, bliblibli…. ». Ben ça, ça m’a coupé la chique dis donc. Il arrive et il est déjà super compréhensif.

L’étape 2. C’est l’épreuve de la cuisine. J’en ai tellement chié moi pour me faire accepter dans ce fichu cercle de celles qui mangent. Je l’ai mis au parfum tout de suite avec des mots clés qui font peur : charte du vivre ensemble à respecter, vaisselle à faire et à ranger, 1 fois par an on fait la bouffe pour tous les membres, tours de torchons à prendre. Ca me semblait important de lui mettre la pression, pour qu’il saisisse bien l’essence de ce cercle culinaire. Il m’a juste demandé quand ça devait être son tour pour les torchons et si la bouffe il pourrait la faire faire par sa femme et éventuellement par belle maman qui est une super cuisinière. Y m’a scotchée.

L’étape 3. Les discussion à la cuisine. Le problème de nous les filles, c’est qu’on parle toujours de la même chose : bouffe, shopping, kilos, people, et ces derniers de temps de maternité (1 jeune maman et 1 nouvelle à venir). Ben y s’intéresse et même il argumente. Y nous adit qu’il revendique sa part féminine, il adore le shopping et chez lui, c’est lui qui fait le ménage ! Ca se clone les mecs comme ça ?!

L’étape 3 Le boulot. C’est important d’être à l’affût de ce que fait un nouveau collègue. Chez nous ça s’appelle le sens de l’accueil. Y m’a énervée parce que tout de suite, il était au taqué. Je pose plein de questions sans te déranger, je prends le temps de prendre des notes, sans stress. J’enfile les nouveaux accueils et on fait des points de temps en temps pour savoir si c’est la bonne ligne à suivre. Les accueils qui crient très fort dans mon bureau, qui menacent de tout saccager pace que l’ANPE c’est tous des planqués, je prends le temps de leur expliquer que NON une fois pour toute à l’ANPE c’est pas des traîtres, c’est juste des gens qui font leur boulot dans des conditions pas toujours faciles. Ca sert à rien de mettre une bombe dedans… La relation entreprise je connais pas, les visites sauvages non plus, mais je viens avec toi, même pas peur.

Hein que c’est énervant ? Mais non je ne suis pas jalouse !