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Cloudy au pays des Nuages
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2 octobre 2010

Revue de semaine

Lundi : dépits

Dépit numéro 1 : Voilà plus de 20 ans que je suis lui d’une fidélité absolue. J’ai grandi avec elle, bercée par les voix de Serge, Pascale, Rebecca, Nicolas, Jérôme, Eva et tant d’autres encore. Mais là c’est plus possible. Depuis un mois j’erre, l’âme en peine. Philippe steuplait, rends moi MON France Inter !!!

Dépit numéro 2 : Je me place comme à mon habitude, dos à la fenêtre, pour prendre place. Dans quelques instants la réunion d’équipe va commencer. Déjà, je sais comment elle va se dérouler. L’ordre du jour débordant que nous ne suivrons pas, les digressions multiples, peut être comme la semaine derrière des éclats de voix. Encore une fois nous ne tiendrons pas le timing et nous sortirons, tous avec cette impression d’inachevé. Je le sais et je ne me suis pas trompée.

Dépit numéro 3 : Il y a cette réunion où il faut exposer les situations des publics que nous accompagnons pour une nouvelle prise en charge. Je présente ce dossier que je maîtrise parfaitement, une situation que je connais bien. Il aura suffit d’un mot, un mot de trop pour que tout bouscule. La sémantique… On tergiverse, on laisse entendre que peut être je n’ai pas fait les choses dans le bon ordre (pas fait correctement mon travail ?). Et là, je pars en vrille, comme l’adolescente coléreuse que j’étais. Rouge et véhémente, rien ne m'arrête. Comme il est facile de juger de «l’extérieur»…

Mardi : le questionnement

C’est la première année que j’accompagne autant de jeunes, une quinzaine qui ont entre 26 et 28 ans. Il y a cette jeune femme, en emploi mais démunie, perdue qui vient me voir aujourd’hui. Un passé que j’entends comme douloureux, des désenchantements, de multiples sacrifices et la sensation de «n’avoir rien, de n’avoir aucune place nulle part».

Effarant ce monde qui ne fait plus rêver, qui n’a rien à offrir à une jeunesse motivée, mais qui ne trouve pas d’emploi à la mesure des études effectuées et surtout des compétences acquises.

Elle est troublante cette jeunette, au prénom angélique, avec ses questions multiples, son besoin d’approbation et de soutien. Je lui tends un paquet de mouchoirs et lui demande de se regarder avec bienveillance et de croire en elle… De bien petits mots pour un travail que je pressens comme long et difficile.

Dans un autre registre. Je lis sur internet que Jean Luc Delarue s’est mis à la coco à cause de ses émissions. La misère de la France profonde aurait donc un impact sur ce faiseur d’audience qui a fait sa carrière et s’est rempli les poches sur les petites histoires et grands drames des quidam français.

Je suis morte de rire.

Il n’y pas donc pas de psy à France 2 pour accompagner Jean Luc Delarue dans le difficile exercice de son métier ? Je suis d’autant plus morte de rire que certains trouvent encore des excuses à ce guignol. 10000 euros par mois à mettre dans la dope, faudrait voir à pas nous prendre pour des cons.

Mercredi : l’étincelle

Nous avons rendez vous elle et moi chez un employeur pour faire un bilan de stage. Les bilans de stage sont généralement très courts, les employeurs s’intéressant assez peu à ce type de contrats et donnent rarement suite. Mais pour une fois, je me trompe. Nous avons un entretien avec un homme curieux, précautionneux, qui ne cesse d’être encourageant, très positif avec cette jeune femme en ré-orientation, pétrie de doutes et en plein questionnement intérieur. Il me parle de «l’étincelle». Ce petit plus, ce supplément d’âme qui fait qu’un employeur sait qu’il a trouvé le bon collaborateur, celui sur qui il pourra compter et qu’il aura envie de faire évoluer. C’est ainsi qu’il a recruté son équipe me dit-il, c’est un «chercheur d’étincelles». Sourires. Il ajoute s’être rarement trompé. Il entrevoit chez elle cette étincelle qui ne demande qu’à émerger mais elle, n’en n’a pas conscience…

Nous dînons ensemble, voilà bien longtemps que nous n’avions pas pris du temps pour nous poser et échanger un peu. Le travail, les amis, l’ami, la vie. A nouveau de la connivence, de l’émotion du partage. A nouveau l’étincelle.

Jeudi : « allo Cloudy bobo »

J’enchaîne les rendez vous et je me dis que mon métier est dispensable. Aujourd’hui je fais un peu dans le multi casquette. Les gens attendent de moi que je sois la psy, l’assistante sociale, parfois la grande sœur ou la mère. Si chacun était à sa place, jouait son rôle correctement, ce métier n’aurait aucune raison d’être. Mais il n’en n’est rien bien sûr.

Alors j’encaisse les réflexions du Pôle emploi débordé qui envoie des personnes vers moi mais qui n’accepte pas mes diagnostics, j’encaisse les prises de décisions iniques parmi lesquelles la dernière et la plus stupide de toute : la mise en place du RSA. Et puis, bien sûr, j’encaisse les colères, les déceptions. Je suis là pour éviter que les personnes que j’accompagne, n’aille foutre le feu aux administrations, se révolter contre la manière dont elles sont traitées.

Je suis là pour faire le tampon entre des personnes et leurs politiques. Des personnes que je trouve par ailleurs très dociles et qui écrasées par leur situation personnelle n’iront jamais réclamer des comptes à leurs élus. Et c’est bien dommage.

Vendredi : l’indispensable

Retrouvailles entre copines. Comme ces soirées blablatages sont belles et réchauffantes pour le cœur. Elles m’ont manqué. J’aime tant nos délires et nos rires de filles, ils me rendent la vie plus légères et me permettent de prendre un recul nécessaire. Grâce à elle, je «relis» certaines situations, celles qui font mal, celles qui questionnent. Elles me donnent l'énergie pour repartir et ne pas me laisser ensevelir.

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Commentaires
K
Où veux tu qu'ils s'adressent tous ces gens ? à leurs élus(es) ? Mais ils s'en foutent (excuse moi du mot), car eux ils ont une place bien au chaud où ils ne font rien.<br /> Et puis, où veux tu qu'ils s'adressent ? Les demandeurs d'emplois(hommes et femmes) ne connaissent rien des différents services. Et comme je te le dis, personne ne répond.<br /> De toute façon, qui écoute les chômeurs-euses? <br /> Qui écoute les gens qui souffre ? <br /> Personne. C'est la triste vérité<br /> Leurs bureaucrates également s'en moquent. Où est le suivi ? Il n'y en a pas.<br /> Et lorsque quelqu'un se lève et ose dire ce qui ne va pas, je peux te dire qu'on fait tout pour le ou la faire taire.<br /> Alors, un jour, ça va exploser.<br /> Très bientôt même !<br /> Et je dis que les politichiens de tout bord ne l'auront pas volé. <br /> Bonne soirée
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