"Emeutez vous"

Ce slogan n’est pas de moi et je le regrette. Il m’est apparu, bombé au rouge, sur le mur d’un quartier de Lyon. Juste à côté d’un « Christine, mon amour, tu parles trop », écrit très probablement de la même main (un poète…). Immédiatement il m’a inspirée.

Les actualités de ces derniers jours (mais comme presque tous les jours depuis l’avènement de la Sarkozye) donnent à réfléchir et sont pour moi prétextes (continuels) à emportements.

Je m’émeuterais avec plaisir contre quelques "ministres voyouses" telles que Mmes Bachelot, Amara et autre Boutin. Lesquelles abusent des pouvoirs qui leur ont été attribués, au mieux pour se foutre de la gueule du contribuable, au pire pour le voler.

Elles n’ont honte de rien, ni de leurs gestes et encore moins de leurs propos. Nommer des personnes de leur famille à des postes clés pour lesquels ils n’ont aucune qualification (mais pour lesquels ils sont grassement payés) ; faire dormir et manger des membres de leur entourage aux frais de la princesse ; être missionnée pour mener des réflexions qui ne servent à rien, à des salaires qui font pleurer le moindre des ouvriers de base. Lequel, lui, travaille comme un damné pour une retraite anorexique, alors qu’il aura « vraiment » travaillé. Tout cela bien sûr, ne les empêchent pas de dormir. Loin s’en faut.

Quand donc aurons nous des hommes et des femmes politiques dignes de leur charge. Des personnes qui portées par des croyances justes oeuvrent pour le bien du plus grand nombre ? Quand cesseront-ils de nous berner ouvertement ? Sans doute quand nous aurons le courage de les renverser définitivement…

Ensuite, je m’émeuterais contre le Pôle emploi que je pratique régulièrement. Certes, les conseillers du Pôle emploi exercent leurs fonctions dans des conditions plus que difficiles. Je le sais pour fréquenter le lieu souvent, je le sais pour exercer le même métier (à quelques nuances près).

Bien que ce soit vain, j’ai besoin de faire la liste de quelques inepties qui me semblent de taille. Je dirai aussi ma colère contre un système, qui au lieu d’inclure comme cela devrait être sa mission principale et sa philosophie, exclut :

- aucune confidentialité aux bornes d’accueil

- les conseillers sont totalement absents pour aider des personnes illettrées ou étrangères qui ne savent pas se servir de postes informatiques et encore moins se faire comprendre d’une plateforme téléphonique

- un personnel souvent méprisant comme si chaque personne qui vient « réclamer » était un suspect, un fraudeur en puissance

- des professionnels qui compte tenu de leurs plannings sont dans l’incapacité la plus absolue «d’accompagner» le public

- une institution qui paye des fortunes pour externaliser des services dont elle a la vocation

Je tairai ici dans le détail la manière dont sont traités les partenaires ou co-traitants (c’est à dire comme des sous fifres, justes bon à exécuter ce qui est « commandé »).

Je reviendrai aussi sur la façon condescendante dont on me parle lorsque je m’y rends, c’est à dire dès qu’il y a incompréhension avec les personnes que j’accompagne (donc souvent). On me regarde de haut (voui pace que j’agace un peu…), sous le prétexte que mon métier n’est pas « officiel » et que moi, je n’ai pas passé LE concours. Non en effet, je ne l’ai pas passé ce concours et j’en suis très heureuse quand on sait que les 2/3 des personnes qui s’y présentent aujourd’hui le font par dépit. D’ailleurs depuis quand les concours sont-ils gages de professionnalisme et d’humanité ?!

J’ai choisi mon métier, j’ai été formée non pas à mettre des personnes dans des cases mais à les accompagner, en fonction de besoins énoncés et identifiés, dans le respect du rythme et de l’individualité. Je connais les personnes que j’accompagne par leur nom et leur prénom, je connais parfois le nom de l’époux ou de l’épouse ou encore des enfants et surtout je veille à construire avec elles un parcours professionnel individualisé et négocié.

Par ailleurs, je vais sur le terrain, je connais l’entreprise pour y faire des stages régulièrement, pour être formée là encore par des professionnels. Aussi, le dédain de certains m’agace au plus haut point et me fait rire en même temps, tant je me sens loin de ces pratiques.

Enfin et pour terminer, je m’émeuterais contre Domenech, son équipe de foot et tous les sponsors qui couvrent cet événement ridicule et déplacé qu’est le mondial. C’est un peu facile, je le reconnais. C’est inutile aussi, puisqu’il y aura toujours des personnes pour regarder cet affligeant spectacle.

Je reste scandalisée par ce sport qui n’est qu’une vulgaire histoire de fric pour des mecs qui ont depuis longtemps perdu tout sens des valeurs, qui font mine de s’indigner comme des petites filles lorsque l’on évoque le luxe démesuré de l’hôtel dans lequel ils séjournent. Des personnes qui trouvent justifiée le mépris avec lequel ils traitent leurs supporters ou encore les mesures de sécurité dont ils bénéficient. Ca gémit, ça se plaint, ça rechigne… Ils méritent le relatif rejet dont ils font l’objet.

Qui sont-ils sinon des mecs qui n'ont d'autre mérite que de courir en short après la ba-balle, que l’on aura (très heureusement) oublié à l’issue de cette mascarade mondiale, lorsqu’ils retourneront bien tranquillement compter leurs billets auprès de bo-bonnes avant d’aller dépenser démesurément leur pognon (aux putes), sans s’être trop fatigués.

Ca ne change rien au schmilblick, mais ça va mieux en l’écrivant…

Comments

[Karleman]

Tant que les gens laisseront faire, ils continueront. En fait, ce n'est pas la première fois.
Je partage à 99% ce que tu viens de dire. Comme toi, je suis furieux de ce qui se passe dans notre pays.
Quant à la question si ça fait avancé ou pas le schmiblick, je pense que si. La moindre parole compte. Ne rien faire c'est laisser faire. Et toi, tu dis ce que tu penses. Bravo !
ha les commissionnés. C'est sûr que ceux qui gagnent 2000 euro avec voiture etc et ceux qui en gagne 600 euro (si si c'est possible), ça fait très taches...
Une bise. Courage ! à bientôt